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La vision d'un europhile
1 novembre 2011

La goutte d'hydromel qui fait déborder l'amphore

0303_papandreouPourquoi? C'est la question que l'on peut se poser. Pourquoi George Papandréou, premier ministre grec, a-t-il décidé hier soir de soumettre le plan de sauvetage de la zone euro à un référendum? Cette décision a été annoncée sans concertation avec les autres partenaires européens. 

Bien qu'il soit normal de vouloir laisser le peuple grec apprécier la teneur du dernier Conseil Européen et la marche à suivre pour leur futur mais il est complètement fou de penser que les grecs accepteront le compromis de mercredi dernier! Avec toutes les mesures d'austérité prises par le gouvernement grec, il est inimaginable de pouvoir penser que les grecs acclameront, via un référendum, l'action de leur gouvernement dans la tourmente de la crise budgétaire. 

Une issue négative est la plus plausible. Tous les référendums européens en temps de crise politique ont prouvé que les peuples européens s'opposaient à l'action européenne. Les référendums danois, irlandais, français et néerlandais en sont les meilleurs exemples. On peut également comparer cette mesure avec la décision du gouvernement islandais de passer par la voie référendaire pour faire accepter aux islandais l'accord sur le remboursement de la dette inslandaise aux banques néerlandaises, britanniques et allemandes (avril 2011). Le résultat fut négatif et la dette ne fut pas remboursée. 

Laisser un peuple affamé et en colère décider sur un accord complexe n'est pas la bonne solution. Ne vous méprenez pas, je ne suis absolument pas contre une consultation populaire concernant les traités européens ou sur des décisions de gouvernement. Toutefois, s'il avait fallu consulter le peuple, il aurait fallu le faire au début de la crise pour savoir si l'équipe dirigeante était compétente pour la gérer mais pas au beau milieu de la tempète. 

L'annonce de cette décision intervient également dans un contexte particulier. Premièrement les marchés financiers avaient plutôt bien réagis aux mesures prises lors du dernier Conseil Européen. Deuxièmement, l'annonce d'un référendum a été faite le même jour où Jean-Claude Trichet, Président de la BCE, laissait sa place à Mario Draghi et où les Etats-Unis ont annoncé la faillite de MF Global (la plus grosse depuis la banqueroute de Lehman Brothers). Les réactions n'ont pas tardé: En plus du dévissement des marchés financiers (perte de 6% en moyenne à la mi-journée), plusieurs dirigeants européens se sont offusqués de cette décision. 

Alors maintenant se repose la question "pourquoi"? Pour quelles raisons George Papandréou a-t-il décidé de laisser le peuple grec approuver le plan de sauvetage? Par démagogie? Pour des considérations démocratiques? Pour renégocier le plan de sauvetage en cas de vote négatif? Personne ne le sait actuellement mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a fort à parier qu'un vote négatif relancera le débat sur la participation de la Grèce à la zone euro voire à l'Union Européenne...  

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